Femmes 2000… Congrès francophone et interdénominationnel à Lyon
« Choisie pour ce temps » tel fut le thème, tiré du livre d’Esther, qui réunit 150 congressistes à Valpré Lyon du 11 au 13 avril 2008, pour le deuxième congrès francophone, interdénominationnel. Arrivées des quatre coins de l’horizon : Madagascar, Liban, Bulgarie, Espagne, Belgique, Suisse, France métropolitaine et d’Outre-Mer, dames d’Afrique, d’Asie séjournant en Europe, nous avons, ensemble, dit et fêté notre appartenance commune à Jésus-Christ, et notre joie de le servir.
Être accueillies dans un beau lieu confortable a été une heureuse surprise.
Nous découvrir dans nos différences culturelles, sociales, générationnelles et ecclésiales, cela fut déjà en soi un défi, un émerveillement voire une remise en question.
Se laisser interpeller fortement par trois oratrices très différentes, en fut un autre. Linda Oyer, Isabelle Carlier et Nicole Fabre ont su toucher du doigt et du cœur, des points forts de la Parole de Dieu en rapport avec le temps de Dieu dans lequel s’inscrit le temps d’Esther et le nôtre. Elles nous ont mises devant nos responsabilités de témoins qui disent ensemble au monde et dans l’église, la réalité du Christ par et dans leurs différences.
« Dieu dans le temps des hommes » fut, un panorama magistral qui, en une heure, nous a fait voyager d’Abraham à nos jours, une manière de nous faire sortir de nos courtes vues, pour approcher celle de Dieu.
« Au temps d’Assuérus… au temps d’Esther » « des chemins qui s’ouvrent » nous ont conduites dans une réflexion contextualisée de ce récit où Dieu, pourtant omniprésent, n’est jamais mentionné, et dans une réflexion quant au choix, plein de risques et de promesses.
« Célébrons Dieu dans nos différences » nous a obligées, Bible et histoire de l’Église à l’appui, à réaliser qu’un gâteau peut se découper en diverses parts, mais que ce même gâteau ne se fabrique pas « malgré les œufs ou à cause de la farine mais grâce à tous les ingrédients de la recette » (Linda Oyer) en référence au texte d’Ephésiens 4/11-16
Une manière d’aborder les cinq courants de spiritualités qui traversent transversalement, voire même définissent nos différents « ismes » de la chrétienté et qui ont, chacun, leurs points forts et leurs pièges potentiels. Ce fut clair, décapant, bienfaisant et n’a laissé aucune ambiguïté. Le repas du Seigneur et le lavement des pieds ont clôturé ces temps exceptionnels.
Quatre autres intervenantes : Claude Martinaud, Danièle Poirier-Drucker, Martine Mertzweiller et Eliane Lack, nous ont fait un état des lieux de notre monde d’aujourd’hui, chacune abordant en un temps record (17 minutes) de « vastes défis de notre temps » : la mondialisation, l’écologie, l’éthique et l’impact des médias – Le moment de questions n’a pas suffi à étancher notre désir d’en savoir plus.
Dans un deuxième temps, des réponses concrètes ont été proposées par quatre femmes engagées, qui ont su, dans leur contexte et chacune à sa manière, relever simplement quelques bouts de ces énormes défis :
Anne Thöni : son travail en aumônerie dans un hôpital où la diversité de nationalités est impressionnante, et son approche de la différence, en lien avec des aumôniers d’autres confessions.
Élisabeth Coste : au travers de soins esthétiques et d’amour, redonne dignité et espoir à des personnes âgées dépendantes, seules, certaines atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Agnès Jeanson : avec ses compétences de médecin addictologue et son espérance chrétienne, travaille auprès de personnes prisonnières de diverses dépendances.
Malikai : jeune femme dynamique devenue aveugle après un accident, a créé une entreprise de réinsertion (coatching en direction des entreprises pour recruter des personnes handicapées)
Anne Meynier : nous a rappelé que la prière est le défi que chacun peut et doit relever , celle-ci peut faire bouger les « impossibles ».
D’autres « fenêtres » plus vastes, nous ont été ouvertes : le Défi Michée, la Journée Mondiale de la prière, la situation en Bulgarie, les initiatives prises par des femmes au Tchad, mais aussi en France, en Suisse… autant de « bougies allumées au lieu de se plaindre de l’obscurité ».
De nombreux ateliers furent proposés : le choix en fut difficile, car tous les thèmes semblaient passionnants.
L’Oasis a permis, grâce à une équipe disponible, une écoute au un à un, une aide dans des situations éprouvantes, un temps de prière. Tout cela fut entouré par la prière en commun le matin à la chapelle, par la louange en musique conduites par Corinne Lafitte, Myriam de Beaurepaire, Christelle Doy – et une danse, instant plein de grâce, interprétée par Catherine Mialhe.
Mais c’est l’ensemble du congrès qui s’est avéré être une louange à notre Dieu.
Les moments de convivialité eurent leur place, trop courte, eu égard au désir évident des congressistes de pouvoir se découvrir, mieux se connaître : un mémorable échange de tasses a permis des rencontres à priori improbables.
Un repas festif, avec des “Esther” plus vraies que nature, s’est prolongé par une soirée au pied de notre Bon Berger, un moment de profondeur, de réflexion et de ré-engagement, à l’image des petites flammes « choisies » pour Le servir, qui, ensemble, deviennent lumineuses et visibles au monde.
Le congrès s’est terminé au Grand temple de Lyon, par un après-midi ouvert à tous : un morceau d’orgue magistral, la vie d’Esther « qui n’est pas un conte, mais se raconte », trois témoignages bouleversants d’“Esther” d’aujourd’hui (Madagascar, Liban et France) puis une musique bien de notre temps pour la plus grande joie des plus jeunes, en ont été les ingrédients.
Je ne peux passer sous silence le livre-événement sorti spécialement pour ce congrès « Oser la vie » (Editions Farel) et qui rassemble, comme autant de perles, les conférences de Femmes 2000… depuis ses débuts. Un deuxième livre : « Quand Dieu rencontre des femmes » (LLB) a vu le jour également.
Alors, que dire de plus : Merci à Dieu, merci à toutes et à tous qui ont fait vivre et vibrer ces journées bénies.
Le quotidien nous aidera à méditer, mettre en pratique ce qui aura touché notre vie, pour toucher ensuite nos familles nos églises, notre société, nos relations les uns avec les autres, afin que le monde croit.
Voilà notre prière.
Une fois encore : « Le Seigneur a dit un mot et les messagères de bonnes nouvelles sont une grande foule…et celle qui reste à la maison partage le butin » Psaume 68/12-13
Edith Grandjean Article paru dans IDEA